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Pour Toumodi, La Présence De l'Armée Française Nuit Aux Habitants De Lomo-Nord - Société - Ivoireland

Forum Ivoireland / Société / Pour Toumodi, La Présence De l'Armée Française Nuit Aux Habitants De Lomo-Nord (38 Vues)

Côte d’Ivoire: La Population En Colère Réclame Le Départ De l'Armée Française / Côte d’Ivoire: Violents Affrontements Entre Policiers Et Habitants À Adjamè / Harcèlement Dans l'Armée Nationale: l'État-Major Annonce Des Sanctions (2) (3) (4)

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RomeoIvoire RomeoIvoire le 6 août à 10:13

La question de la présence militaire étrangère sur le territoire ivoirien est de nouveau au centre des débats. À Lomo-Nord, un petit village situé dans la sous-préfecture d’Angoda, dans le département de Toumodi, la communauté se bat pour se faire entendre. Le champ de tir de l'armée française, établi depuis des décennies, suscite aujourd’hui une controverse grandissante en raison de ses impacts néfastes sur les habitants et leur quotidien. Nestor Tingué, président de la mutuelle de Lomo-Nord, fait part des préoccupations croissantes des villageois, notamment après des incidents tragiques et une expansion du champ de tir non consentie. Cet article propose une exploration détaillée de la situation, en abordant les multiples facettes de cette problématique complexe.

Un Héritage Militaire Contesté


L’installation de l’armée française sur les terres de Lomo-Nord remonte à environ cinquante ans. À l’époque, un territoire de 2500 hectares avait été alloué aux forces armées pour établir un champ de tir. Initialement, cette présence n’était pas totalement acceptée, mais la communauté avait appris à vivre avec cette réalité, malgré des incidents occasionnels et des nuisances. Aujourd’hui, la situation a atteint un point critique, et les habitants expriment leur ras-le-bol. La présence militaire s’est intensifiée, avec des exercices dépassant les limites convenues, et ce, sans aucune consultation ni compensation pour les populations locales.

L’Insécurité et la Peur au Quotidien
La cohabitation entre les habitants de Lomo-Nord et l'armée française n’a jamais été véritablement harmonieuse, mais elle a atteint un point de rupture ces dernières années. Les exercices militaires se sont multipliés et intensifiés, créant un climat de peur et d’insécurité. Les obus tirés lors des manœuvres dépassent fréquemment les limites du champ de tir, menaçant directement les vies et les biens des habitants. Le cas le plus tragique s’est produit le 19 avril 2022, lorsqu’un exercice militaire a causé la mort d’un bouvier et de plusieurs dizaines de bœufs. Cet incident a profondément choqué la communauté et a conduit à des protestations.

Les villageois ont manifesté à plusieurs reprises leur mécontentement, mais leurs préoccupations semblent être tombées dans l’oreille d’un sourd. En août 2018, l’introduction de l’arme Caesar, un système d’artillerie automoteur, a été accueillie avec des craintes justifiées. Malgré les promesses faites par l'armée française pour atténuer les préoccupations des villageois, aucune mesure concrète n’a été mise en place pour améliorer la sécurité.

Des Conséquences Socio-Économiques et Psychologiques
Les impacts de cette présence militaire ne se limitent pas à la sécurité physique des habitants. L’économie locale, largement basée sur l’agriculture, a également souffert. L’extension non consensuelle du champ de tir a englouti des terres agricoles précieuses, limitant ainsi l’accès des villageois à leurs principales sources de revenus. Les promesses d’indemnisation ou de développement infrastructurel, telles que la construction d’une route et d’un pont pour améliorer l’accès à quatorze autres villages, n’ont jamais été tenues.

Sur le plan social et psychologique, la situation est tout aussi préoccupante. La proximité des exercices militaires avec l’école du village a entraîné une quasi-totale déperdition scolaire. Les bruits assourdissants des engins et des tirs, ainsi que les activités militaires en cours, perturbent la concentration des élèves et créent un environnement d’apprentissage hostile. De plus, certains militaires ont été accusés d’exploiter les jeunes du village pour de menus travaux, les détournant ainsi du chemin de l’éducation.

Les infrastructures locales n’ont pas été épargnées. Les vibrations causées par les explosions ont endommagé de nombreuses maisons, provoquant des fissures dans les murs et compromettant la sécurité des habitants. Certains villageois souffrent également de troubles auditifs, allant jusqu’à des cas de surdité partielle ou totale.

Une Résistance Locale et des Réponses Insuffisantes


Face à ces multiples problèmes, les habitants de Lomo-Nord et des villages environnants ont tenté de se faire entendre. Les discussions avec les autorités administratives et militaires n’ont cependant pas donné les résultats escomptés. Les promesses de délimitation stricte du champ de tir et de compensations n’ont jamais été concrétisées. Au contraire, les autorités ont imposé une extension du champ de tir qui a encore réduit les terres disponibles pour l’agriculture et l’habitat.

Malgré les efforts de la communauté pour maintenir un dialogue constructif, la situation ne s’améliore pas. Les habitants craignent que leurs terres soient confisquées au profit de l’armée, sans aucune forme de dédommagement. Cette situation est d’autant plus préoccupante que, pendant plus de cinquante ans, les terres de Lomo-Nord ont été utilisées sans contrepartie, contribuant à la sécurité nationale.

Le Cri du Cœur de Nestor Tingué et des Villageois
Nestor Tingué, en tant que président de la mutuelle de Lomo-Nord, exprime avec gravité le sentiment de trahison ressenti par les habitants. "Nous avons fait suffisamment de sacrifices pour la sécurité nationale, et il est temps que cela soit reconnu", déclare-t-il. Selon lui, la communauté n'est plus disposée à tolérer la présence militaire sur ses terres sans une juste compensation. Il appelle l'État ivoirien à intervenir et à garantir la sécurité et le bien-être des citoyens de Lomo-Nord et des villages avoisinants.

La communauté internationale et les autorités nationales sont également interpellées pour prendre conscience de la situation. Les villageois espèrent que leurs préoccupations seront entendues et qu'une solution juste sera trouvée. Ils exigent un dédommagement pour les cinquante années d’exploitation de leurs terres et une reconnaissance des sacrifices consentis.

Quelles Solutions pour l’Avenir de Lomo-Nord ?
La situation à Lomo-Nord est emblématique des tensions qui peuvent exister entre les communautés locales et les forces militaires étrangères présentes sur leur territoire. Alors que les villageois luttent pour préserver leur mode de vie et leur sécurité, des questions cruciales se posent. Comment concilier les besoins de sécurité nationale avec les droits des communautés locales ? Les autorités ivoiriennes et françaises peuvent-elles trouver un compromis acceptable pour toutes les parties impliquées ? Quelles garanties peuvent être mises en place pour éviter de futurs incidents tragiques et assurer une coexistence pacifique ?

Ces questions restent en suspens, et la situation à Lomo-Nord est loin d'être résolue. Les habitants, tout en continuant de vivre dans l'incertitude, espèrent que leur appel à la justice et à la reconnaissance sera enfin entendu. Les prochains mois seront décisifs pour déterminer l'avenir de cette communauté et la manière dont les relations entre les forces militaires et les populations locales seront gérées à l'avenir.

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Image de Société. La question de la présence militaire étrangère sur le territoire ivoirien est de nouveau au centre des débats. À Lomo-Nord, un petit village situé dans la sous-préfecture d’Angoda, dans le département de Toumodi, la communauté se bat pour se faire entendre. Le champ de tir de l'armée française, établi depuis des décennies, suscite aujourd’hui une controverse grandissante en raison de ses impacts néfastes sur les habitants et leur quotidien. Nestor Tingué, président de la mutuelle de Lomo-Nord, fait part des préoccupations croissantes des villageois, notamment après des incidents tragiques et une expansion du champ de tir non consentie. Cet article propose une exploration détaillée de la situation, en abordant les multiples facettes de cette problématique complexe. Un Héritage Militaire Contesté L’installation de l’armée française sur les terres de Lomo-Nord remonte à environ cinquante ans. À l’époque, un territoire de 2500 hectares avait été alloué aux forces armées pour établir un champ de tir. Initialement, cette présence n’était pas totalement acceptée, mais la communauté avait appris à vivre avec cette réalité, malgré des incidents occasionnels et des nuisances. Aujourd’hui, la situation a atteint un point critique, et les habitants expriment leur ras-le-bol. La présence militaire s’est intensifiée, avec des exercices dépassant les limites convenues, et ce, sans aucune consultation ni compensation pour les populations locales. L’Insécurité et la Peur au Quotidien La cohabitation entre les habitants de Lomo-Nord et l'armée française n’a jamais été véritablement harmonieuse, mais elle a atteint un point de rupture ces dernières années. Les exercices militaires se sont multipliés et intensifiés, créant un climat de peur et d’insécurité. Les obus tirés lors des manœuvres dépassent fréquemment les limites du champ de tir, menaçant directement les vies et les biens des habitants. Le cas le plus tragique s’est produit le 19 avril 2022, lorsqu’un exercice militaire a causé la mort d’un bouvier et de plusieurs dizaines de bœufs. Cet incident a profondément choqué la communauté et a conduit à des protestations. Les villageois ont manifesté à plusieurs reprises leur mécontentement, mais leurs préoccupations semblent être tombées dans l’oreille d’un sourd. En août 2018, l’introduction de l’arme Caesar, un système d’artillerie automoteur, a été accueillie avec des craintes justifiées. Malgré les promesses faites par l'armée française pour atténuer les préoccupations des villageois, aucune mesure concrète n’a été mise en place pour améliorer la sécurité. Des Conséquences Socio-Économiques et Psychologiques Les impacts de cette présence militaire ne se limitent pas à la sécurité physique des habitants. L’économie locale, largement basée sur l’agriculture, a également souffert. L’extension non consensuelle du champ de tir a englouti des terres agricoles précieuses, limitant ainsi l’accès des villageois à leurs principales sources de revenus. Les promesses d’indemnisation ou de développement infrastructurel, telles que la construction d’une route et d’un pont pour améliorer l’accès à quatorze autres villages, n’ont jamais été tenues. Sur le plan social et psychologique, la situation est tout aussi préoccupante. La proximité des exercices militaires avec l’école du village a entraîné une quasi-totale déperdition scolaire. Les bruits assourdissants des engins et des tirs, ainsi que les activités militaires en cours, perturbent la concentration des élèves et créent un environnement d’apprentissage hostile. De plus, certains militaires ont été accusés d’exploiter les jeunes du village pour de menus travaux, les détournant ainsi du chemin de l’éducation. Les infrastructures locales n’ont pas été épargnées. Les vibrations causées par les explosions ont endommagé de nombreuses maisons, provoquant des fissures dans les murs et compromettant la sécurité des habitants. Certains villageois souffrent également de troubles auditifs, allant jusqu’à des cas de surdité partielle ou totale. Une Résistance Locale et des Réponses Insuffisantes Face à ces multiples problèmes, les habitants de Lomo-Nord et des villages environnants ont tenté de se faire entendre. Les discussions avec les autorités administratives et militaires n’ont cependant pas donné les résultats escomptés. Les promesses de délimitation stricte du champ de tir et de compensations n’ont jamais été concrétisées. Au contraire, les autorités ont imposé une extension du champ de tir qui a encore réduit les terres disponibles pour l’agriculture et l’habitat. Malgré les efforts de la communauté pour maintenir un dialogue constructif, la situation ne s’améliore pas. Les habitants craignent que leurs terres soient confisquées au profit de l’armée, sans aucune forme de dédommagement. Cette situation est d’autant plus préoccupante que, pendant plus de cinquante ans, les terres de Lomo-Nord ont été utilisées sans contrepartie, contribuant à la sécurité nationale. Le Cri du Cœur de Nestor Tingué et des Villageois Nestor Tingué, en tant que président de la mutuelle de Lomo-Nord, exprime avec gravité le sentiment de trahison ressenti par les habitants. "Nous avons fait suffisamment de sacrifices pour la sécurité nationale, et il est temps que cela soit reconnu", déclare-t-il. Selon lui, la communauté n'est plus disposée à tolérer la présence militaire sur ses terres sans une juste compensation. Il appelle l'État ivoirien à intervenir et à garantir la sécurité et le bien-être des citoyens de Lomo-Nord et des villages avoisinants. La communauté internationale et les autorités nationales sont également interpellées pour prendre conscience de la situation. Les villageois espèrent que leurs préoccupations seront entendues et qu'une solution juste sera trouvée. Ils exigent un dédommagement pour les cinquante années d’exploitation de leurs terres et une reconnaissance des sacrifices consentis. Quelles Solutions pour l’Avenir de Lomo-Nord ? La situation à Lomo-Nord est emblématique des tensions qui peuvent exister entre les communautés locales et les forces militaires étrangères présentes sur leur territoire. Alors que les villageois luttent pour préserver leur mode de vie et leur sécurité, des questions cruciales se posent. Comment concilier les besoins de sécurité nationale avec les droits des communautés locales ? Les autorités ivoiriennes et françaises peuvent-elles trouver un compromis acceptable pour toutes les parties impliquées ? Quelles garanties peuvent être mises en place pour éviter de futurs incidents tragiques et assurer une coexistence pacifique ? Ces questions restent en suspens, et la situation à Lomo-Nord est loin d'être résolue. Les habitants, tout en continuant de vivre dans l'incertitude, espèrent que leur appel à la justice et à la reconnaissance sera enfin entendu. Les prochains mois seront décisifs pour déterminer l'avenir de cette communauté et la manière dont les relations entre les forces militaires et les populations locales seront gérées à l'avenir.

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